A la Galerie Gewölbe c'est Eisa Larvego qui est à l'honneur. On y découvre son enquête photographique sur ce moment de relâchement que représente l'Après-Sport.

La question du bonheur se décline ici à des niveaux variés. Que ce soit le sentiment positif qui découle de l'accomplissement de l'effort ou encore du fait de s'intégrer à un groupe et donc modeler son identité. Ces jeunes athlètes photographiés après l'effort ont fondés dans la pratique sportive des repères rassurants et valorisants.

 

Mais on peut aussi apercevoir, dans leur regard paisible, un relâchement et un sentiment de joie. Ne proviendrait-ils pas des hormones de l'effort (endorphines, adrénaline) ? Ces dernières qui sont si souvent utilisées pour expliquer la nécéssité de se maintenir en forme, être musclé et ainsi répondre à l'injonction du bonheur et indirectement à celle d'un idéal de beauté.  C'est dans ce paradoxe que l'enveloppe théorique de la biologie célèbre le sport comme une voie sûre pour atteindre cet épanouissement tant espéré et attendu dans notre société. 

Les sujets ont pris, à la demande de l'artiste, des pauses aux allures picturales, isolées ou en groupe dans leur vestiaire. Elisa Larvego s'intéresse d'ailleurs aussi au travestissement qu'induit l'activité sportive avec ses codes vestimentaires propres et ancestraux.

D'autre part, avec un effet de contraste saisisant, on décèle des marques du monde d'aujourd'hui, comme on le voit dans le portrait de la jeune fille qui fait de l'escrime, avec ses cheveux violets s'opposant au décor intemporel qui fait ici référence à une représentation "traditionnelle" de la pratique. Ce qui en ressort également c'est l'empleur de la tradition et des règles et normes qui accompagne l'apprentissage du sport. On ne le fait pas n'importe comment c'est tout un art de maitriser la technique car elle s'est perfectionnée de génération en génération, les sportifs s'enrichissent d'un patrimoine culturel conséquent. Pour cette exposition, les interprétations sont multiples. Qu'en est-il du sport comme produit, vendu comme nécessaire pour l'équilibre individuel ? 

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Ce corpus d'images s'insère dans une enquête pour laquelle l'artiste a été contractée. Il n'en ressort pourtant pas moins les traits caractéristique du travail de Larvego. Elle réitère une approche qui lui est chère en posant la question de l'insertion de l'humain dans son lieu de vie.  

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Marine Perrone, 9.05.2018 

Grâce aux explications de l'artiste à mon interprétation personnelle d'historienne de l'art et sociologue