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Journées photographiques de Bienne à la Galerie Gewölbe : Les dessous des photos

  • Photo du rédacteur: Marine Perrone
    Marine Perrone
  • 10 mai 2018
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 26 juin 2020


Vue de la Galerie Gewölbe, photographies de Elisa Larvego aux Journées Photographiques de Bienne

Les Journées photographiques de Bienne exposent le travail de photographes qui ont abordé la question du bonheur. Un bonheur, il faut le relever, qui se défini par les règles du monde social. Les normes et valeurs transpercent ces photographies qui sont le reflet de l'interprétation de l'auteur, mais aussi celui de l'univers social contemporain. Demandez à un sportif d'élite s'il peut être pris en photo après l'effort, vous aurez des réactions variables.

Elisa Larvego a été mandatée pour une enquête photographique dans le monde du sport afin de documenter, sous l'angle sociétal, les pratiques actuelles. Elle explique que les retours des sportif quant à leur photo étaient très différents. Citons ici deux exemples qui révéleront aussi que féminin et masculin n'ont pas la même façon de recevoir leur image. La joueuse de MMA après son entraînement voulait avoir un retour sur les résultats des photos afin de juger si l'image d'elle même qui serait mis en avant remplirait ses critères. Elle était mal alaise avec le fait de se voir présentée ainsi transpirante, rouge. Alors que le joueur de foot gardait sa goutte de sueur avec la fierté de montrer les traces de son effort passé. Il en est de même pour le coureur ; affichant un regard fier avec une blessure qui témoigne de son effort.

Est-ce là le résultat de la mise en scène de l'artiste ou le poids du réel ?

Au jour d'aujourd'hui, la photographie est partout avec les smartphone, la publicité... Nous vivons dans un monde visuel avec une présentation de soi cultivée par l'intermédiaire des réseaux sociaux.

Attardons-nous donc sur la réalité sociale genrée, avec, pour les hommes et les femmes, des critères différents de ce à quoi devrait ressembler un sportif. Et surtout, ce qui est acceptable de montrer ou non selon le genre.

Ici, on retrouve une attente précise en ce qui concerne les femmes : passivité, fraîcheur, pas de transpiration ni de rougeur, une feinte peau de nouveau né sculptée avec une couche de maquillage. Quant à l'homme et sa virilité, on connaît le stéréotype de l'homme fort qui fait la démonstration de ses compétences physiques et pour qui la sueur et la résistance est justement synonyme de masculinité.

De l'autre côté, les codes de beautés semblent vaciller dans ces illustrations. En effet, il peu commun de voir une fille, nageuse s'exposer avec des jambes naturelles, sans épilation. Et c'est plutôt hors normes (traditionnelles) que de voir la même fille qui se cachait des traces de l'effort faire un sport de combat aussi violent que le MMA.

Ces images et leurs dessous nous permettent d'identifier et questionner des stéréotypes, mais aussi des révolutions et remise en question de ces normes de genre qui changent progressivement.

C'est bien le propre du travail des artistes que de chiffonner les esprits et laisser planer des interrogations sur la société de laquelle ils tirent leurs images.

Mais le bonheur qu'est ce que c'est ? Une illusion que la société nous donne d'un idéal construit et façonné par la culture ? Ou au contraire la contestation de la norme ? Ou encore la sensation plaisante de relâchement qui suit l'effort ?

Marine Perrone, Gardienne à la Galerie Gewölbe pendant les Journées photographiques de Bienne, 10.05.2018

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